mercredi 28 juillet 2010

Paranoïa

Dans la suave douceur de tes amours paisibles,
Comme un sombre serpent, sans bruit, je m'insinue.
Sens-tu dans ton esprit le contact pénible
Des deux extrémités de ma langue fourchue ?

J'enfante le soupçon, le doute et la rancœur.
En peuplant ton cerveau de bouffées délirantes,
Je m'en vais révéler, sous leurs sourires charmeurs,
Combien leurs tours sont laids et leurs âmes méchantes.

De cette coterie qui se lie en cachette
Sauras-tu dévoiler les sinistres manœuvres ?
Ou les laisseras-tu, sans relever la tête,
Dans ta bouche béante enfoncer leurs couleuvres ?

De la rage qui brûle en secret dans ton âme
Je nourris sans répit le dévorant foyer
Et livre avec furie à l'appétit des flammes
Les mensonges épars qui jonchent ton passé.

Que brûle cette engeance ! Oui, que tout diparaisse !
Ne laisse derrière toi qu'un tas de cendres noires
Pour demain t'en aller, sans remords ni tristesse,
Recommencer... en d'autres lieux... la même histoire.

1 commentaire:

  1. Je sais qu'un poème me touche lorsque je le lis et le relis pour m'imprégner de ses rythmes et sonorités, avant même de chercher à en saisir le sens.

    Celui-ci m'a touché !

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